Comment rassembler celles et ceux qui construisent au quotidien un monde plus juste. Rassembler celles et ceux qui veulent défendre des bouts de campagne, des bouts de service public face à l’hyper économique, celles et ceux qui refusent toute déchéance, toute régression du droit malgré l’urgence, celles et ceux qui luttent pour les conditions de travail des plus vulnérables, celles et ceux qui inventent des circuits (courts), des habitats alternatifs, des énergies renouvelables, celles et ceux qui viennent en aide, celles et ceux qui écoutent et agissent pour le bien commun, celles et ceux qui s’engagent concrètement et sans compromission égoïste.

Comment converger ?

Nous sommes morcelés, fragmentés dans nos têtes et dans nos vies. Notre hyperactivité nous pousse à dresser des séparations, des murs entre nos vies « privées » et nos vies « professionnelles », entre nos intérêts, comme s’ils n’étaient pas liés, entre groupes de personnes, croyances et origines géographiques, entre individu et collectif, comme si nous n’étions pas liés les uns aux autres.

Comment créer du commun ?

Et nous courons après le temps, après l’argent, pour permettre notre travail et financer nos salaires, pour produire, croître. Ou simplement prendre soin de nos proches. Prendre soin de nos proches et les protéger du monde extérieur dangereux, pollué, inéquitable, violent. Aveuglés par la peur, nous finissons par nous défendre les uns des autres. Les semblables. Pour préserver notre part. Les murs que nous dressons nous divisent et nous oublions les vraies barricades. Par lâcheté, par obscurantisme ou par désespoir, nous oublions les vrais adversaires, ceux qui n’ont pas de nom, pas de visage, pas de parti. Ceux qui gouvernent sans avoir été élus. Aidés par ceux en qui nous avons cru le temps d’un discours.

Comment sortir de notre condition ? Comment retrouver et réinventer ces valeurs universelles dont nous sommes encore les défenseurs ?

Faut-il ralentir, prendre un peu de distance pour regarder le monde ?