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Il n’y a pas de définition universelle pour...

9 octobre 2015

Il n’y a pas de définition universelle pour l’évènement extrême. C’est un évènement avec des impacts forts. Des impacts sociaux. Une vague de chaleur extrême au cœur de l’océan Pacifique, on s’en fout. Ce qui fait que ça touche, c’est que ce sont des maisons qui ont été inondées. C’est dimensionné sur l’Ancien Monde, alors que le Nouveau Monde n’est pas stationnaire.

Quand tu crames du diesel en roulant, pour toi, c’est anecdotique. Quand tu te prends des inondations, de la pluie extrême sur la gueule, t’en as d’autres qui sont là pour te rappeler que c’est anecdotique. En fait, c’est anecdotique quand ça t’arrange. Est-ce que tout ce qui est humain est anecdotique ?

Ça me fait penser au docteur quand tu le rencontres pour une opération. Tu lui demandes si tu vas avoir mal. Il te dit que non. En fait, tu douilles, tu passes une semaine à avoir mal. Quand tu le revois, tu le lui dis, il te répond, c’est normal.

Quel est le rapport entre le regard désincarné et le regard de celui qui vit la chose ? Est-ce une disqualification systématique du sensible, de l’incarnation ou de la somme des anecdotes qui font la vraie vie des gens ?

La maison inondée. Le placard inondé. Toutes nos photos étaient dedans. Les négatifs aussi. C’est dommage d’associer les photos aux négatifs. Une autre fois, l’autre maison inondée. Je m’en souviens moins parce que c’était juste des dégâts matériels.

Quand on n’a pas vécu une catastrophe, on ne se pose pas la question de la mise en œuvre pour qu’on n’ait pas à revivre ça. On ne se pose pas la question de l’adaptation non plus.