On préfère fermer Calais.
On préfère fermer "la jungle".
On a déjà fermé des bidonvilles.
On a déjà expulsé des migrants.
Des étrangers.
Par le passé.
On en a eu des tas.
Des "Faces de citron", des "Bougnouls", des "Espingouins", des "Ritals"…
On sait trouver des noms méprisants.
On sait trouver le vocabulaire dans ces cas-là.
Pour stigmatiser.
Ça évite de regarder la réalité en face.
La réalité de la guerre.
La réalité des conflits.
La réalité des peuples déplacés, déracinés.
La réalité des femmes, des enfants, des hommes.
La réalité de la chair.
Qui cherchent un toit.
De quoi vivre.
Décemment.
En famille.
En sécurité.
On préfère fermer Calais
Alain Maillard, le 29/02/2016
Photographie d’entête prise au camp de Grande Synthe en février 2016 par Sabine Hulin.
Retrouvez par ici le collectif Aidons les réfugiés Brest