Passage. Passage d’une rive à l’autre. Passage à l’acte. Passage d’une pièce à l’autre. La vie comme un gué. Faisons le guet pour voir.
Pour voir dedans. Pour voir dehors. Pour voir ailleurs. Pour voir plus loin. Pour regarder. Sans être simple témoin. Je ne suis pas hors pour autant.
Rien n’est séparé. En vrai, rien n’est séparé. Pourquoi toujours édifier des frontières, des limites. Ériger des qui se dressent entre. Entre les gens. Entre les familles. Entre les peuples. Entre les continents. Entre soi.
Diviser. Pour couper. Cheveux en quatre. Qui veut d’une coupe pareille ? Pour se protéger. De quoi ? Pour régner. Qui règne ? Je préfère encore un mulet.
Passage où sans cesse passer par-dessus. Heureusement que certain-e-s fabriquent échelles, ponts, trous et tunnels. Qu’on ne soit pas figés. Dans les contrées. Dans les barques. Dans les têtes. Dans nos pré-carrés. Ce qui est figé est mort. La vie est mouvement. La vie est pas sage. Pas rangée. N’est pas cantonnée. À une berge. À rien. Indocile. Et nous, nous sommes vivants.
Morgane Le Rest