C’est l’histoire d’une multitude, c’est l’histoire d’un grain,
c’est l’histoire d’une démolition, d’un effacement,
c’est l’histoire de celleux qui participent
à la marche du monde
c’est l’histoire de celleux qui trainent les pieds, de celleux qui mentent
de celleux qui s’organisent
l’histoire d’un gros boum
l’avenir d’un big bang
c’est l’histoire d’un arrêt,
d’une barricade,
l’espoir d’une révolte
SPECTACLE EN DIFFUSION - SAISON 2023/24
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« j’ai vécu de vrais moments de bonheur, au milieu d’un public emporté par la pièce. J’ai été touché de voir que, de nos lointaines discussions lors des résidences, on avait abouti à de grands moments de théâtre, drôles, engagés. Une mise en scène qui utilise tous les moyens, la vidéo, le son, le jeu d’acteur, les jeux d’ombre, pour mettre en valeur le texte, faire grandir le propos. Un spectacle composé de pièces différentes qui ne fusionnent pas mais se commentent, se tendent des miroirs. Miroir de l’écologie regardée depuis la misère sociale, violence du travail regardée par ceux qui ont décidé de rompre avec leur métier, tout se tient, se répond.
Mais je retiens surtout l’énergie, le plaisir du théâtre, de ces moments de jeu où plus rien ne compte que d’être emporté par le spectacle. Pour un auteur, participer à ces moments où une scène devient une évidence, quand la mise en scène, le jeu, le sens et le texte soulèvent le plateau, c’est fort. »
Alexis Fichet
À travers deux récits et deux réalités singulières, SABLE met en dialogue plusieurs situations de dissensus politique et tente de rétablir une solidarité entre des enjeux trop souvent séparés : sociaux et environnementaux. La formule « fin du monde, fin du mois, même combat », reprise par des manifestant.e.s du mouvement des gilets jaunes, embrasse un archipel de conflictualités politiques dont l’objet est de défendre, ici une rivière et sa biodiversité, là une usine et ses ouvriers et là encore un quartier et sa vie collective. Dans chacune de ces histoires de résistance, des individus ou collectifs s’opposent aux mêmes logiques d’exploitation et se présentent comme défenseurs du vivant ; humain ou non humain.
« Je voudrais comprendre mais quand on veut comprendre, on met toujours les pieds dans un pétrin dingue. Si je termine cette histoire avec de simples ampoules c’est que je suis chanceuse. »
DOSSIER (CLIQUEZ)
TROIS AUTEUR.E.S
Trois auteur.e.s ; Alexis Fichet, Eva Bondon et Odile Vansteenwinckel ; ont écrit trois textes complémentaires, matière première de ce spectacle. Ces textes ont été créés grâce à la contribution d’une équipe transdisciplinaire composée par des artistes et des scientifiques. Deux temps de retraite de recherche et de création a permis à ce collectif arts/sciences de cheminer et d’échanger sur la matière et la forme des textes.
ÉQUIPE ARTISTIQUE
Mise en scène Lionel Jaffrès
Écriture Eva Bondon et Alexis Fichet
(Contributions de Odile Vansteenwinckel, Juan Baztan et Jean-Paul Vanderlinden)
Dramaturgie Isabelle Hazaël
Avec Romain Brosseau, Maïna Madec, Arnold Mensah et Louise Morin
Scénographie Nicolas Filloque
Construction Charles Roussel et Sixtine Lebaindre
Vidéo Xavier Guillaumin et Loïc Le Cadre
Lumières Stéphane Leucart et Adeline Mazaud
Musique Steven Prigent
Son Loïc Le Cadre
Costumes Sophie Hoarau et Mandy Cadillon
Regards artistiques Ida Hertu, Victor Dragos et Bérengère Notta
Production Le (théâtre du) Grain
Coproduction La Maison du Théâtre, Itinéraire d’artiste(s) (Au bout du plongeoir à Rennes, Chapelle Dérézo à Brest, Fabriques à Nantes), ville de Plouzané, centre Henri Quéffelec - ville de Gouesnou
Soutiens L’armorica - ville de Plouguerneau, programme Mesurer la taille du Monde (CEARC - Université de Versailles, Marine Sciences For Society, Le Grain), Fondation Daniel & Nina Carrasso, Diagonale Paris Saclay, le collectif Maquis
Aide à la production du Ministère de la Culture – DRAC de Bretagne, département du Finistère
Le Grain est soutenu au fonctionnement par la ville de Brest, le département Finistère et la région Bretagne
« Au plateau, 2 comédiens et 2 comédiennes évoluent dans une scénographie ingénieuse qui permet de réunir les deux espaces géographiques évoqués. La création sonore et vidéo met en relief les textes à la dimension poétique forte, qui servent un propos fédérateur qui pourrait se résumer ainsi « Fin du monde, fin du mois, même combat ».
Le spectacle a conquis le public à Brest et les jeunes de 15 à 25 ans ont été particulièrement sensibles à la fiction. À l’issue de la représentation, deux causeries ont été organisées, l’une avec l’équipe artistique, l’autre avec les scientifiques ayant participé au projet. L’intensité des débats et le désir formulé par nombre de spectateurs de s’engager sur des questions environnementales et sociales a prouvé que le fatalisme n’était pas la seule issue, qu’une expérience sensible et collective pouvait mener à une prise de conscience si ce n’est à l’action. »
Natacha Renault et Valérie Marrec, la Maison du Théâtre
Photos Eric Le Cadre, Berangère Notta et Laureen Turlin
Visuel Nicolas Filloque