Loin des simili-plans prioritaires de quinquennat,
aux antipodes des retraites à point,
à des années lumière des féminicides ou des étudiants immolés,
à des kilomètres des soulèvements citoyens d’Amérique du Sud, d’Asie, d’Orient, d’Europe
ou d’ailleurs,
des êtres vivants encore vivants cherchent éperdument
un morceau d’écorce terrestre, un bris de glacier, un endroit en surface où pouvoir respirer.
Loin de tout, mais cela dit, rien n’est séparé.
Ceci est un postulat.
Accélérations, têtes et décisions ensablées, touche next constamment enfoncée, ont eu quasi-raison
des dernières terres émergées.
L’air est respirable mais l’ambiance viciée.
La seule musique qui passe encore
est celle du vent qui lèche la glace sans crème,
celle de la bise sur les dernières congères
et des craquèlements des glaçons
pas de ceux qui flottaient naguère dans des verres,
mais de ceux qui avaient des gueules de glacier et qui voguent désormais
à tout bout de non-champ sur un unique océan.
S’y joignent les voix des Hissés à bord de leur frêle esquif.
Le leur ? Le leurre.
Nous suivons la lutte de ces êtres qui risquent leur vie.
Nous traversons leur tectonique.
Matelots forcés, sans gouvernail, avec pour seul cap d’arriver à demain, ils traversent une histoire
qui tinte comme déjà vue.
Nous goûtons une tranche de leur quotidien
et interrogations en confiture.
De la terre au territoire à la territorialisation, à la reterritorialisation,
d’une espèce à une autre, à une autre encore, toutes en voie d’extinction,
nous entendons battre les cartes des jeux du pouvoir pour la survie.
Comment on s’en sort ? Comment on y reste ? Comment être hors d’eau ?
Ne pas boire la tasse ? Ne pas virer de bord ou du chapeau ? Ne pas être dans le ne-pas ?
En jouant des coudes ou coudes serrés-soudés ?
En communautés ? En profil bas ? En trichant ?
En faux-frère ? En adoptant ?
En indiv’ ? En équipe ?
En entendant ?
Jour 1 dans Frigomonde .
Nous,
humains de dix ans et humains de plus mais passés par 10 ans déjà,
sommes dans ce texte à bord d’un iceberg de questions.
Jours 2, 3, 4 à venir.
Ce n’est pas la débâcle.
Ce n’est pas la débâcle, Morgane Le Rest
25 novembre 2019
Photo prise par Juan Baztan à Uummannaq au Groenland, dans le cadre du projet Artisticc
RESSORTS
Après La Maison du Théâtre et le Mac Orlan à Brest, L’Idôle Hôtel et ses comédien.nes ont été accueillis L’Alizé à Guipavas le samedi 23 novembre. Conclusion de ces neuf mois passés ensemble au sein de RESSORTS, ces trois représentations ont rassemblé 650 spectateurs et spectatrices.
Ressorts porte l’ambition de donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas habituellement dans les médias dominants. Ici « L’IDÔLE HÔTEL » met en scène des salarié.e.s d’un hôtel de luxe. Avec l’humour cinglant de Lisa Lacombe, le spectacle intente le procès de la publicité et du marketing, imposant les normes et culpabilisant celles et ceux qui n’y répondent pas.
« Des fois, le soir, quand je deviens très, très petit, je commence à avoir une terrible envie de me blottir entre les ailes d’un gigantesque oiseau et de m’envoler avec lui. Voler longtemps, très longtemps, pour arriver là-bas et leur transmettre directement notre message. Eux, quand ils me verront si infiniment petit, ils se diront : " Comment une si petit créature a-t-elle réussi à survoler toute cette distance ?" Moi, je leur dirai : « j’ai réussi, parce que j’ai laissé derrière moi mes amis, qui sont peut-être plus grands que moi, mais ne sont pas moins malheureux !". Ils me demanderont : "pourquoi sont-ils si malheureux ? », et moi, je répondrai : "Parce qu’ils sont fous. Et les fous là-bas, personne ne les comprend. »
Un grand merci et bravo à toute l’équipe : Malika Benmostefa, Pierre Cario, Agnès Chauvergne, Patricia Delattre, Corinne Esnault, Stéphane Guichard, Ida Hertu, Përparim Ismajli, Delphine Le Her, Evelyne Mathelin, Joseline Meling-Abissama et Louise Morin
Ecriture : Lisa Lacombe
Mise en scène : Lionel Jaffrès
Soutien mise en scène : Ida Hertu et Louise Morin
Musique : Xavier Guillaumin
Son et vidéo : Loïc Le Cadre
Lumières : Adeline Mazaud
Scénographie et costumes : Ingrid Pettigrew
Coordination : Anne Yven
MESURER LA TAILLE DU MONDE
Une lecture/conférence a été proposée le jeudi 14 novembre à l’espace Liberté de Massy (91), dans le cadre du festival Arts- Sciences Curiositas par Jean-Paul Vanderlinden, Juan Baztan et Lionel Jaffrès.
Le futur spectacle « Mesurer la taille du Monde » met en scène quatre personnages, évoluant dans des réalités parallèles : Betty Brat – dans sa maison aux quatre vents, Laurent – exilé dans une cabane en bord de plage, François – chercheur en sciences, et Lui – arrière arrière petit fils de Charles Darwin. Confrontés aux conservatismes familiaux, aux pouvoirs institutionnels, aux dominations, ils évoluent dans un processus de changement - individuel, collectif et politique.
Ce spectacle, composé de trois textes (écrits par Alexis Fichet, Eva Bondon et Odile Vansteenwinckel), nous livre trois subjectivités, trois visions d’un monde qui change. Entre l’idée d’une catastrophe inéluctable et l’espoir d’une résilience naît une tension dramaturgique qui nous pousse à l’élaboration de réponses individuelles et collectives.
Dans ce récit théâtralisé, ils entraînent les spectateurs dans une immersion au sein de la campagne Acclimate (paléoclimatologie) sur le navire Marion Dufresne dans les cinquantièmes hurlants entre l’Afrique du Sud et L’Antarctique.
L’interaction entre le texte (créé et interprété par Lionel Jaffrès) et la musique (créée et interprétée par Xavier Guillaumin) s’inscrit dans une recherche d’incarnation des émotions vécues lors de cette campagne océanographique.
Pendant 60 minutes, le sensible et le poétique se mêlent au contenu scientifique et aux enjeux de la recherche en climatologie.
BAISSE LES YEUX !
Le Grain vous donne rendez-vous le mardi 3 décembre à 20h à l’Arvorik à Lesneven pour une représentation publique de « Baisse les Yeux ! ».
D’autres représentations, scolaires comme publiques, se dérouleront plus tôt dans la journée ainsi qu’à Auray dans les jours qui suivent.
« Poser la question du harcèlement, c’est poser la question de la violence, de la fragilité et des pulsions qui nous habitent. C’est aussi poser la question de l’identité, qui est au cœur du passage adolescent ».
TRANSMISSION
Ils sont plusieurs tribus là-haut dans le « Frigomonde » à parler des langues bizarres et à avoir très faim, très soif et très froid.
Le mois de novembre se conclut par une semaine théâtrale avec les sixièmes du collège Kerbonne. A la conclusion de ces cinq journées, une pièce pluridisciplinaire, « Frigomonde » de Karin Serres, sera présentée le vendredi 29 novembre à 20h00 à l’auditorium du Lycée Javouhey.
Durant la première semaine de décembre, Ida Hertu et Louise Morin travailleront avec les sixièmes du collège La Fontaine Margot autour d’un texte polyvalent de Yan Marchand, écrit suite à des entretiens avec les élèves courant octobre. Une présentation public de cette création se déroulera le vendredi 6 décembre à 19h00
AGENDA
Vendredi 29 novembre – Frigomonde – à l’amphithéâtre du lycée Anne-Marie Javouhey à Brest (29) – à 20h00
Mardi 3 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Arvorik à Lesneven (29) – à 10h00 (représentation scolaire)
Mardi 3 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Arvorik à Lesneven (29) – à 20h00 (tout public)
Mercredi 4 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Arvorik à Lesneven (29) – à 10h00 (représentation scolaire)
Du lundi 9 décembre au vendredi 13 novembre – Mesurer la taille du Monde – Résidence à la Fabrique Bellevue-Chantenay à Nantes (44)
Mardi 10 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Athena à Auray (56) – à 13h45 (représentation scolaire)
Mardi 10 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Athena à Auray (56) – à 20h30 (tout public)
Mercredi 11 décembre – Baisse Les Yeux ! – à L’Athena à Auray (56) – à 09h30 (représentation scolaire)
Jeudi 12 décembre – Mesurer la taille du Monde – Présentation d’étape de travail dans le cadre de la résidence à Nantes (44) – à 18h30
Du lundi 13 janvier au vendredi 17 janvier – Mesurer la taille du Monde – Résidence au Maquis à Brest (29), en partenariat avec la Chapelle Dérézo
Jeudi 16 janvier – Mesurer la taille du Monde – Présentation d’étape de travail dans le cadre de la résidence au Maquis à Brest (29), en partenariat avec la Chapelle Dérézo – à 10h30