Le texte de Nathalie Papin donne la parole à deux adolescents qui se rencontrent dans un monde des profondeurs, une station du futur : Mili, mi-homme mi-machine qui a « dix ans pour l’éternité », et Cendi, qui a fui son pays par la mer et voudrait seulement remonter à la surface et vivre jusqu’à 117 ans, pour avoir le temps de jouir encore des petits plaisirs.

A l’origine de la vie, le monde aquatique abrite des poissons-dinosaures qui peuvent vivre des milliers d’années. Et pour nous, qu’est-ce que l’éternité ? Désirons nous être immortels ?…On se questionne avec eux : de quoi avons nous réellement besoin, pour nous sentir heureux ? Qu’est ce que nous apporte le progrès scientifique ? Devant des dizaines de Turritopsis Nutricula, ces méduses géantes et théoriquement immortelles, Cendi lâche à son nouvel ami : « T’es peut-être millénaire, mais pour une seconde d’amour, t’es nul ». Et les deux, de s’apprivoiser…

Les fils de cette création pluridisciplinaire, cette année, croisent donc les univers aquatique et futuriste : les plasticiens ont mis au point un studio vidéo expérimental ; les musiciens ont créé la partition sonore du monde des abysses ; les danseurs ont cherché les mouvements qui racontent les flux- humains, émotionnels, marins- ; les acteurs, enfin, avec les mots de Nathalie Papin, nous parlent de ce qui fait de nous des humains, et de notre rapport à notre environnement.

Les élèves de sixième ont construit ce spectacle avec leur énergie, leurs peurs et leurs désirs, leur créativité, leur courage, durant cette semaine de travail intense et nouveau : les textes à apprendre, les pas, les partitions, mais aussi, surtout, les risques à prendre : celui de se tenir debout face à un public, de prendre la parole, de (se) montrer ; celui d’inventer, et de se transformer. Et cela, tous ensemble, apprenant à s’écouter, se regarder, s’accompagner. Trouvant, par l’art et le collectif des pistes pour avancer, comprendre, grandir, l’air de rien…